LES ENQUÊTES DE L'INSPECTEUR VOLTIGO

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#Cid  #Voltigo 



I - INTRODUCTION

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Il y a de ses hommes que l'on aimerait ressembler, ces personnes qui lorsqu'elles se promènent dans les couloirs du CID font tourner la tête de tous les agents. C'est le cas du général Voltigo. Il est à la fois particulièrement respecté, reconnu et choisi par l'amiral lui-même. Sa réputation n'est plus à faire et le nombre d'enquêtes qu'il a résolu est particulièrement impressionnante malgré son jeune âge. En plus de cette réputation, le général a beaucoup de prestance malgré la négligence constante qu'il s'accorde. Il porte une chemise non repassée et porte une veste beaucoup trop grande pour lui. Toujours le regard concentré et les cheveux en pagailles, cet homme n'aurait rien de particulièrement éblouissant et pourtant, lorsqu'il débarque sur une scène de crimes pour interroger les suspects, vous pouvez être sûr que tout le monde se tait rien qu'en entendant la porte s'ouvrir. La plus grosse originalité du général Voltigo réside dans sa manie de boire du jus d'orange à la paille. En effet, contrairement à l'amiral, le général Voltigo ne fume pas et ne boit pas une seule goutte d'alcool. Pour ceux qui n'appartiennent pas au quartier judiciaire Melion, vous pourrez me dire qu'il ne devrait en rien en imposer, mais je vous le dis, il serait inconsidéré de s'opposer au général et beaucoup préférerait avoir à affronter l'amiral Alare à la course que d'être jugé par Voltigo. Peu de personnes osent se retrouver face à face avec le général dans son bureau et c'est encore pire lorsque l'amiral s'y trouve aussi. Et pourtant, c'est dans cette situation que je me retrouve actuellement.

Un silence pesant se fait ressentir. Les deux hommes sont assis face à face dans un duel de regard qui semble interminable pour le jeune bleu que je suis. L'amiral est assis avec son chapeau posé juste devant lui. Le général, quant à lui, sirote lentement son jus d'orange porté sur le coin de ses lèvres. Soudain, l'amiral vient briser le silence avec la voix sèche.
-Voltigo!
-Alare!
Le général répond avec un ton tout aussi sec tout en maintenant le contact visuel avec son supérieur.
- Tu sais ce qui m'amène ?
- Évidemment, vous voulez une analyse détaillée ou un résumé rapide de ce qui m'a permis de déterminer la raison de votre venue.
-Arrête avec ces sarcasmes. Ne joue pas au plus malin avec moi.
- Vous la jouez sérieux, amiral, mais je vois bien que vous avez passé une mauvaise journée. Cela se voit jusque dans votre démarche ainsi qu'à la taille de votre porte-documents, étrangement vide. Une affaire qui a mal tourné, n'est-ce pas ?
- Je vous ai demandé de ne pas jouer à ce petit jeu avec moi.
Étant arrivé au bout de son jus d'orange, Voltigo commence à aspirer de l'air avec sa paille avec un bruit particulièrement irritant.
- Très bien. Qu'est-ce qui vous amène ?
- Je croyais que tu connaissais déjà la réponse.
- Je demandais cela par politesse. Vous voulez que je vous expose les faits ?
- Allez-y. Ça me changera les idées pendant que je fume.
L'amiral sort un cigare de son manteau et l'allume avant de l'approcher sa bouche.
- Merci de me demander l'autorisation de fumer, amiral, c'est un plaisir.
- De rien.
- Bon du coup, commençons.
Le général se lève et pose son verre sur la table avant de fermer les yeux et d'amener sa main à son menton.
- Par quoi puis-je commencer. Par le début, je suppose. Lorsque vous êtes entré dans mon bureau, j'ai immédiatement vu que vous portiez votre tenue trois-pièces, ce qui signifie que vous aviez rendez-vous avec quelqu'un d'important, je pourrais de prime abord penser à un chef d'entreprise ou un membre du haut conseil. Mais il n'en est rien, n'est-ce pas ?
- Continuez.
- Bien sûr, reprenons. La deuxième chose qui m'a marqué est la quantité de cigares qu'il vous reste dans votre boite à cigare. Seulement deux, or, je sais de source sûre que pour une réunion importante, vous ne sortez jamais sans prendre une boite de cigare complète. Ce qui signifie que la réunion à laquelle vous avez participé devait être longue, ennuyante et que vous avez dut vous faire remonter les bretelles, si j'en juge à votre joie de me voir lorsque vous êtes arrivés.
- Allez y, venez en au fait. Vous vous perdez dans vos explications.
- Très bien, très bien. Vous avez été engueulé pour avoir raté une affaire importante qu'on vous avait confiée et qui explique vous n'ayez pas beaucoup de document, celle-ci étant passé prioritaire. Afin de vous sanctionner, vous avez été envoyé au quartier administration dont vous sentez encore l'odeur de la secrétaire qui vous a servi un thé.
- Quelle saveur ?
- Quelle saveur ?
- Je vous parle du thé. Quelle saveur ?
- Je suis perspicace, pas devin, amiral. Du coup, je reprends, vous avez reçu une réprimande, ce qui explique la présence de ce jeune homme. À sa tenue bien propre et à son air stressé, je dirai que l'on vous a demandé à demander de confier à chaque général un apprenti à entraîner. N'est-ce pas, jeune Julio ? Je ne vous en veux pas, vous faites de votre mieux.
L'amiral se leva et jeta son cigare dans la poubelle avant de se diriger vers la porte.
- Je vous ai vexé, amiral ?
- Non. J'ai pu me reposer. Vous avez fait mon travail à ma place. Occupez-vous bien de Julio. Il débute. Apprenez-lui les ficelles du métier et faites un bon flic.
- Bien sûr amiral, même si j'ai plus l'habitude de bosser en solo.
- Je sais. Présentez-lui certaines des affaires sur lesquelles vous avez travaillé.
- Bonne idée.
- Je ne regrette toujours pas mon choix même si je suis toujours convaincu que c'était un peu trop tôt pour vous nommer général.
Voltigo eut un rictus avant de répondre.
- Vous me traitez toujours comme un gamin, amiral.
- Et c'est ce que tu resteras. Sur ce, j'ai du travail. Je te laisse avec ton nouvel adjoint.
L'amiral met sa main sur la poignée, prêt à sortir, mais se fait arrêter par le général.
- Jasmin.
- Qu'y a-t-il ?
- Le thé que vous avez bu. Il était au jasmin.
L'amiral soupira avant de lâcher un rire.
- Il faudra que tu m'expliques comment tu trouves toujours tout aussi rapidement.
- J'utilise juste bien mes sens. Sur ce, je ne vous retarde pas plus. Le vice-amiral vous attend devant votre bureau.
L'amiral sort du bureau, laissant seuls le général et le jeune Julio.

Et voilà, vous savez comment je me suis retrouvé dans l'antre de la bête.
- Bon par quoi allons-nous commencer ?
- Que puis-je faire pour vous, général Voltige ?
- Appelle-moi inspecteur ou Voltigo directement, ça fera moins formel.
- Très bien, inspecteur.
- J'ai déjà fini le travail que j'avais à faire aujourd'hui, je pense que l'on voit regarder quelques affaires ensemble.
Voltigo se dirigea vers son bureau. Je m'assis en face de lui.
- Puis-je vous poser une question ?
- Bien sûr.
- Comment avez-vous su pour le thé de l'amiral ?
- Le flair d'un grand détective doit être irréprochable.
- Vraiment ?
- Non. Je rigole. J'ai un ami au quartier administration qui se plaint régulièrement qu'ils n'ont que du thé au jasmin. Bon, par quel enquête, on commence. Tiens, celle-ci, ça peut être instructif sur notre manière d'interroger nos suspects. Les assassinats en quelques jours de deux parrains de la mafia Cats.
Le général remplit son verre de jus d'orange et posa plusieurs dossiers sur la table.
- Installe-toi bien. On en a pour toute la soirée.

Mise à jour : 19 décembre 2022 17:54 Auteur : Taogura Hametsu


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