Meli'akumi

Sexe : Féminin Age : Inconnu Race : Inconnue Occupation : Bibliothécaire Lieu d'Origine : Inconnu

Physique du personnage

Meli'akumi est une femme qui semble avoir la vingtaine, de par les traits de son visage et sa taille moyenne. Elle possède des cheveux blancs qui ondulent jusqu'à ses épaules, et des yeux couleur émeraude. Souvent, elle porte une toge de couleur pastel, s'efforçant d'être discrète. Dans son dos se dessinent de grandes ailes de plumes blanches. 

Personnalité du personnage

Très timide, Meli'akumi fait tout pour passer inaperçue. Elle est bien plus à l'aise au milieu des livres qu'entourée par des gens. Cependant, sa gentillesse la pousse à aider quiconque semblerait en avoir besoin, ce qui donne parfois lieu à des situations incongrues. Elle évite soigneusement de parler de son univers ou de ses proches.

Histoire du personnage

Les légendes racontent qu'il existe, bien loin dans les cieux, perchée sur des nuages inaccessibles, par delà les brumes célestes, une cité d'une blancheur immaculée. Ses tours et ses remparts éclatants seraient d'une beauté si infinie que quiconque les voyait tombait sous le charme de cette vision, et ne rêvait que d'être élu pour de nouveau apercevoir, ne serait-ce qu'un instant, les couleurs de la cité. Les plus téméraires content parfois leur voyage jusqu'aux portes d'or de la cité, attirant l'envie de tous leurs auditeurs. Lesquels disent vrai, nul ne le sait …

Les ailes déployées de Meli'akumi étincelaient sous le soleil bien plus matinal que le reste de ses confrères. Les cheveux blancs de la jeune fille volaient au gré de la brise estivale, suivant ses ailes dans un ballet aérien envoûtant ceux qui l'observaient. À cette heure, seul Mala'ika contemplait son amie, assis sur un fin nuage qui tendait à disparaître, au loin. L'enfant, étirant avec peine ses plumes moins longues et éclatantes, tentait de ressembler à l'ange qu'il admirait tant. Prenant son courage à deux mains, il s'envola, et entama une danse maladroite entre les nuages.

Lorsque Meli'akumi aperçut le jeune garçon dont les cheveux d'un noir de jais repoussaient nombre de leurs camarades, un sourire naquit sur ses lèvres. Elle se hâta de le rejoindre, enthousiaste à l'idée d'accompagner Mala'ika entre les brumes matinales. Saisissant la main de son ami, elle apporta son aide et son agilité au plus jeune, qui n'eut qu'à se laisser guider pour parcourir les cieux.

L'ainée interrompit son vol sur un plateau blanc, loin au-dessus de leurs maisons. Elle lâcha alors Mala'ika, et recula pour le détailler de ses yeux émeraude. L'enfant maladroit ne sut que détourner le regard, ignorant ce qu'il devait faire à présent. Ses mèches pourtant rebelles n'étaient pas assez longues pour cacher le vif éclat blanc de ses iris.

Il arrivait fréquemment aux jeunes gens de voler ainsi, sous le soleil, en toute saison. Leur don les élevait au-dessus des intempéries, alors même qu'ils étaient peu sensibles aux températures extrêmes et aux impacts de leur étoile. Ce jour ne fut différent que lorsque les cieux s'assombrirent. Les ténèbres s'abattirent sur le duo qui tentait vainement d'échapper à la tourmente. Engloutis par la déferlante, ils ne purent que s'accrocher l'un à l'autre, comme si leurs vies en dépendaient. Malgré la force de leur peur, ils furent alors séparés, contraints de lâcher prise par la violence de la tempête. À travers le tumulte environnant, chacun put entendre, lors de sa chute, un éclat de verre brisé.

Ce jour fut connu dans le monde entier comme le jour du Désastre. Ce jour où le tonnerre gronda partout resta gravé dans les mémoires de chacun. Nul ne sut ce qui avait provoqué un tel phénomène, pourtant, ce jour-là, les océans se déchainèrent de concert avec les cieux, la terre gémit en réponse … Des milliers humains périrent alors. Des corps ailés furent retrouvés, sans une once de vie.

Meli'akumi s'éveilla sur un lit de camp, peinant à ouvrir les yeux. Son corps lui semblait entièrement vidé de ses forces. Il lui fallut plusieurs jours pour se lever, plusieurs semaines pour se rétablir totalement, plusieurs mois pour réapprendre à parler. Ou peut-être n'avait-elle jamais connu la langue dans laquelle ses hôtes s'exprimaient. Peut-être ne voulait-elle simplement pas prononcer un seul mot, ni comprendre ce que d'autres lui disaient. La jeune ange passait le plus clair de son temps à contempler le ciel devenu inaccessible pour elle. Ses ailes avaient disparu, les pouvoirs qu'elle invoquait également, de même que son auréole scintillante.

Elle avait vu … elle avait vu les corps de ses frères, cloués au sol. Le peu d'espoir qu'elle nourrissait s'était alors éteint, laissant une jeune fille perdue, détruite par le Désastre. Pourtant, au plus profond de son désespoir, de bonnes âmes lui portèrent secours. Les humains qui l'avaient recueillie ne cessèrent de lui sourire, la caravane la garda en son sein de nombreuses années durant. Le regard de Meli'akumi ne voyait malheureusement pas, au cours des voyages, les merveilleux paysages qui s'offraient à elle, et restait obstinément tourné vers les nuages. En leur sein, elle ne voyait plus sa maison. Elle ne voyait plus son monde. Elle ne voyait plus rien. Comme si tout cela n'avait jamais existé.

Son espoir renaquit lorsqu'elle eut vent de la rumeur. D'une étoile filante serait né un être venu d'ailleurs. Ceux avec qui elle voyageait lui avaient souvent raconté l'histoire du Désastre, de l'étoile qui leur avait murmuré à l'oreille, de leur découverte de la jeune fille inconsciente. N'était-elle donc pas la seule survivante ? Un nom lui était venu en tête aussitôt, s'imposant comme une évidence : Mala'ika. Il était avec elle, le jour de leur chute. Il avait pu survivre ! Cette rumeur invita un doux sourire sur le visage de Meli'akumi qui n'eut alors en tête que l'idée de retrouver son ami. Quittant enfin les cieux où elle se rêvait encore à vivre, elle posa les pieds sur la terre qui l'accueillait, et vit toutes les merveilles qu'elle lui offrait. C'était le début de sa nouvelle vie.

Meli'akumi poursuivit alors de véritables voyages, aux côtés de la caravane qui n'avait cessé de veiller sur son rétablissement. Mettant du cœur à l'ouvrage, elle découvrit le monde et son histoire. Elle apprit les contes et légendes de la cité aux portes d'or, perdue dans les nuages. Elle chercha les traces des survivants de son peuple, demandant conseil à tous ceux qu'elle pouvait rencontrer. Rares étaient les précisions qui pouvaient l'amener à une véritable piste, toutefois, riches étaient toujours les enseignements qu'elle tirait de ces discussions.

Peu à peu, le sourire de la jeune fille lui revenait, elle retrouvait la joie de vivre qui plaisait tant à ses amis d'autrefois. Plus rien ne lui paraissait impossible, tant et si bien que personne ne parvenait à la décourager. Ceux qui l'accompagnaient aurait pu jurer lui voir pousser des ailes immatérielles, lorsqu'elle aperçut enfin une silhouette au loin dans les nuages. Celle-ci avait disparu si brusquement que peu l'avaient vue, mais Meli'akumi en conservait une image nette dans son esprit. Cette personne, pourtant si lointaine, portait des ailes. La caravane emprunta alors la direction que leur protégée leur implorait de prendre. Droit vers le nord, là où la neige tombait encore malgré l'approche inexorable de la saison chaude.

Depuis le Désastre, personne ne raconte plus avoir vu la cité immaculée de ses propres yeux. Si personne ne doute de son existence passée, il y a fort à parier qu'elle ait sombré avec les êtres ailés tombés des cieux. Une telle chute n'ayant pas eu de témoin, les récits de l'événement prétendent qu'elle s'est abîmée dans l'océan.

Les cheveux blancs dissimulés par un épais bonnet, Meli'akumi foulait la neige de ses bottes fourrées, sourire aux lèvres, arpentant les rues d'une ville qui ne semblait pas dérangée par le froid, quelle que soit la saison. Offrant un sourire à tous ceux qui croisaient son regard émeraude, la jeune fille sautillait, et se laissait guider par ses envies. C'était la première fois qu'elle voyait de la neige, son euphorie semblait sans limite.

L'enthousiaste suivit ses pas jusqu'en-dehors de la ville, puis courut à travers les sentiers montagneux, le regard tourné vers les nuages et les cimes blanches. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle vit un torrent de neige déferler au loin ! On lui avait déjà décrit cela : une avalanche. Un bref regard derrière elle lui apprit qu'elle avait parcouru bien de la distance depuis la ville. Hors de portée du dangereux écoulement, Meli'akumi se prit à l'observer avec curiosité.

Le sourire de la jeune fille disparut lorsqu'elle se perçut un mouvement, légèrement en aval, par rapport à la neige qui se déversait. N'écoutant que son courage, ou peut-être son inconscience, Meli'akumi entama alors une course folle vers la silhouette lointaine qui fuyait une mort certaine. Elle ne se rendit pas compte de la vitesse qu'elle atteignit alors, trop absorbée par la contemplation de celui qu'elle espérait sauver. Une tignasse noire … pas d'ailes, mais était-ce étonnant ? Elle-même avait bien perdu les siennes lors du Désastre.

Ce ne fut qu'une fois haut dans les airs, portant dans ses bras l'enfant qu'elle avait attrapé juste avant que la neige ne l'emporte, que la jeune ange prit conscience du retour de ses ailes. Le dos de sa veste avait été déchiré, afin de laisser place aux belles plumes blanches qui battaient paisiblement dans le vent. Le froid qui s'engouffrait dans ses vêtements ne semblait cependant pas déranger Meli'akumi, qui serrait fort contre son cœur la petite silhouette tremblante.

L'enfant leva les yeux vers l'ange qui l'avait sauvé. Des étoiles dans les yeux, il ne put que penser à l'être ailé qu'il connaissait bien. Bien malgré lui, le nom que chacun avait en tête lui échappa, dans un murmure ébahi. Meli'akumi comprit, en contemplant le visage de cet enfant, qu'un monde d'horreurs lui avait été épargné. Mala'ika n'avait pas eu la chance d'être recueilli par une simple caravane itinérante, lors de sa chute. Était-il encore en vie ? Elle ne pouvait que l'espérer.

Une faible lueur bleu marine colora le petit garçon aux cheveux de jais, qui ferma les yeux, enveloppé par ce doux pouvoir qui ne pouvait que le rassurer. Meli'akumi, prenant soin de ce petit corps fragile, plana jusqu'aux abords de la ville, jusqu'à la caravane, où elle le déposa avec précaution, endormi sous des couvertures. Alors qu'il était toujours blotti au sein de la lumière qui lui apportait quiétude et repos, l'enfant passa par ses rêves pour guider sa salvatrice vers le lieu où elle retrouverait enfin l'ami qu'elle avait tant cherché. Celle-ci n'attendit pas l'accord de ses confrères voyageurs pour reprendre son envol à travers la montagne.

Meli'akumi hésita. Malgré sa certitude d'y trouver l'ange qui occupait ses pensées, la grotte dans laquelle elle devait s'enfoncer l'effrayait. L'exiguité du lieu entraverait ses ailes, et ce n'était pas un hasard. Une fois à l'intérieur, elle devrait trouver un moyen de s'enfuir, emportant son ami, malgré ceux qui tenteraient de les retenir. Le silence et l'obscurité émanant du trou béant qui s'ouvrait sous ses yeux semblaient vouloir la repousser, lui criant qu'elle ne devait pas s'y enfoncer, sans quoi toute la vie qu'elle avait reconstruite serait de nouveau brisée.

Pourtant, malgré les avertissements du silence, la jeune fille avança. Un pas … puis deux … puis les ténèbres. Celles-ci l'enveloppèrent, comme pour la protéger des yeux inquisiteurs des habitants du lieu. Bravant sa peur, Meli'akumi persévéra. Son effort ne dura qu'une poignée de secondes, alors qu'elle perçut le son de pas précipités qui s'approchaient. Elle se figea, restant silencieuse, mais le souffle fébrile qu'elle entendait la laissa imaginer qu'elle pouvait aider le petit être qui courait pieds nus. Elle le saisit dans ses bras, et tenta de calmer sa panique avec des gestes lents et de douces paroles. Une petite lumière verte voleta autour de sa tête, la laissant voir les yeux blancs qui la fixaient avec un mélange de stupéfaction et d'effroi.

De nombreux autres sons se firent alors entendre, comme attirés par la lumière de l'ange. Celle-ci, pressée par la peur de Mala'ika, se mit alors à courir dans les tenèbres, tenant la main de son jeune ami. Cependant, la sortie semblait avoir disparu. Meli'akumi ne trouvait plus son chemin dans cette grotte aux trop nombreux passages. Ses pas commencèrent alors à résonner dans une pièce bien plus vaste, une cavité naturelle creusée bien des milliers d'années auparavant. Déployant toute la largeur de ses ailes, elle s'envola, évitant avec une agilité nouvelle les stalactites menaçants. L'enfant n'était rien de plus qu'un poids mort dans ses bras, il s'avérait incapable de voler à ses côtés, et ne put que rester immobile afin de ne pas la gêner.

Dissimulés derrière les roches, les deux jeunes gens virent la lumière des torches de leurs poursuivants faire danser les ombres de l'immense salle. Des murmures leur parvinrent, horrifiant Meli'akumi, tout en laissant Mala'ika de marbre. Ce dernier indiqua à son amie un passage qui n'avait pas encore été bloqué par les hommes. Discrètement, elle s'y dirigea alors, mais le bruissement de ses ailes ne passa pas inaperçu. Un coup asséné à un stalactite voisin fit tomber ce dernier, transperçant l'aile droite de la jeune fille, qui n'eut pour réflexe que d'amortir la chute, afin de ne pas blesser Mala'ika.

Meli'akumi resta figée au sol, face aux armes qui la pointaient de toute part. Elle ne parvint qu'à faire apparaître une lueur bien trop faible au sein de l'obscurité ambiante, sans rien pouvoir en faire. Les hommes s'en aperçurent bien vite, et reportèrent leur attention sur le fuyard aux ailes noires déchirées qui les attaquait avec hargne. Mala'ika, depuis toutes ces années, n'avait pas grandi d'un pouce, mais n'avait eu de cesse de développer son pouvoir. Les ténèbres l'affaiblissaient, mais sa lumière lui suffisait pour se battre.

L'enfant fut contraint de reculer vers Meli'akumi. Il avait beau trouver de nouvelles tactiques, de nouvelles façons d'employer ses dons, cela ne suffisait jamais face à ceux qui parvenaient toujours à le garder enfermé. Sa seule sortie s'était soldée par un brusque retour au sol, épuisé et inconscient. Mais cette fois, il n'était pas tout seul. Son amie s'était redressée, et tenait à distance les hommes qui tentaient de s'approcher. Des deux êtres ailés naquit une vive lumière blanche, qui éblouit alors la salle entière.

La terre trembla. Mala'ika et Meli'akumi ne maintenaient plus leur éclat, mais celui-ci persistait malgré eux. Pire encore, la clarté ambiante ne faisait que croître. L'air effaré des jeunes gens fit comprendre aux hommes qu'ils ne contrôlaient en rien ce qu'il se produisait, qu'ils étaient incapables d'arrêter ce tremblement. Peu à peu, les roches commencèrent à tomber à l'intérieur de la grotte. Les stalactites menaçaient tous ceux qui se trouvaient en-dessous.

Si les hommes n'attendirent pas pour prendre les jambes à leur cou afin de sortir de ce piège devenu mortel pour eux, Mala'ika avait une autre idée en tête lorsqu'il entraina son amie hors de la grande salle. Il eut beau la presser de rejoindre la surface, elle refusa de le laisser seul, et insista pour le suivre jusque dans les profondeurs. L'ange aux ailes déchirées fila, malgré les débris qui s'accumulaient, sans hésitation aucune, à travers les chemins qui se ressemblaient tous.

Meli'akumi prêta main forte à l'enfant, s'efforçant d'ignorer le dégoût qu'elle éprouvait à l'encontre des lieux, et fit sortir tous les captifs, veillant à ce que chacun puisse être soutenu. Même alors, Mala'ika s'enfonça encore, malgré les protestations des ses compagnons. Seule la jeune ange le suivit, de nouveau, courant à en perdre haleine dans des couloirs qui semblaient plus façonnés par l'homme que par l'eau. Derrière une porte massive se trouvait une lumière si vive que sa présence suffisait à faire disparaître la totalité des ombres. Mala'ika s'avança vers cette porte, et la poussa avec précaution.

Meli'akumi entra, d'un pas hésitant, mais fut incapable de distinguer quoi que ce soit à travers l'éclat blanc. Seul l'ange aux ailes déchirées put voir le cristal qui rayonnait au centre de cette pièce qu'il avait si souvent visitée. Toute l'angoisse qu'elle lui inspirait était balayée par cette lumière qui lui était si familière. Meli'akumi tendit la main vers Mala'ika, peinant à avancer jusqu'à lui, inquiétée par l'illumination qui ne cessait de s'intensifier. Pourtant, les secousses qui agitaient la grotte ne se faisaient pas ressentir dans cette pièce.

Avant que Meli'akumi ne parvienne à atteindre son ami, une vague d'énergie la repoussa contre l'un des murs de pierre devenu blanc. Sonnée, elle voulut s'aider de ses ailes afin de le rejoindre, mais sa blessure ne lui apporta aucun soutien, et l'obligea à rester figée face au torrent de lumière qui se déversait. Mala'ika, lui, se tenait devant elle, face au cristal qu'il hésitait à saisir, sans ressentir la moindre gêne liée à ce dernier. Lorsqu'il le prit entre ses mains, le flot lumineux jaillit avec une force renouvelée, et engloutit totalement l'ange aux traits enfantins, que Meli'akumi vit alors disparaître, avant de perdre connaissance.

Lorsque la jeune fille reprit conscience, la lumière s'était atténuée, du fait de l'absence du cristal qui l'avait émise. Aucun son ne lui parvenait, depuis l'extérieur comme l'intérieur. Remarquant que son aile allait bien mieux qu'avant son évanouissement, Meli'akumi se leva avec précaution, et s'avança vers la porte bien moins lumineuse que le reste de la pièce.

Elle s'immobilisa devant le vide. Sous ses yeux, rien ne subsistait du monde qu'elle avait connu. Seuls quelques morceaux de roche passèrent devant ses yeux, gravitant autour de la pièce qui flottait, au milieu de nulle part. Le regard de Meli'akumi s'éteignit. Le Désastre lui avait pris sa famille, ainsi que la plupart de ses frères ailés. Mais à présent, la vie qu'elle avait reconstruite n'était plus. L'ami qu'elle avait tant cherché n'était plus. Son monde entier n'était plus.

Meli'akumi contempla, sans les voir, les astéroïdes qui dansaient, des heures, des jours durant. Son cœur douloureux ne pouvait que se souvenir de ses doux instants de vie, aux côtés de la caravane dont elle implorait silencieusement le pardon, laissant ses perles de tristesse tinter sur le sol, telles les cloches qu'elle entendait parfois résonner au plus profond de sa mémoire. Ces cloches sonnaient la fin de cette partie de son histoire.

Mise à jour : 2 août 2021 18:57 Auteur : Aina Fumis