Drayai Sihar

Sexe : Masculin Age : 13 ans Race : Teihner Occupation : ~ (plus tard Tueur en Série) Lieu d'Origine : Inconnu

Physique du personnage

Un corps et un visage recouverts de bandages couleur chair, camouflant son corps couvert de cicatrices boursouflées suite à un nombre incalculable de mauvaises chutes, contusions, et autres maladresses en tout genre, c'est ce qui saute le plus rapidement aux yeux en apercevant le petit hybride passer près de vous. Faisant à peine 1m45, il est excessivement frêle et fragile, à la limite de la maigreur, et constamment vêtu d'une veste en cuir brune des plus banales, ornée de deux poches à l'avant, dans lesquelles ses mains sont constamment plongées par habitude. Son couteau s'y trouve le plus souvent, quand il n'est pas caché au fin fond de l'une de son pantalon, lui aussi, ordinaire. Fait d'un simple tissu gris clair, déchiré à de multiples endroits, il est, comme le reste de ses habits, très sensibles à ses sautes d'humeurs des plus flamboyantes. Bien évidemment, ce sont des choses qu'il tente de son mieux de contenir, au risque de révéler sa véritable apparence, qu'il trouve des plus monstrueuses. Et plus particulièrement son visage, qui reçut autrefois un nombre incalculable de coups, brisant chairs, cartilages, et même os. Ses lèvres, elles aussi, faisant partie des deux seules parties exposées, laissent entrevoir de nombreuses coupures mal refermées, lui donnant un air bestial. Mais une autre chose, que l'on ne remarque qu'une fois que vous avez réussi à vous se trouver en face de lui, et à le faire s'intéresser suffisamment à vous pour qu'il daigne relever la tête, sont bien ses yeux. Cernés d'un noir profond, comme s'il n'avait pas dormi depuis des siècles, chacun est d'une couleur différente. Le droit est d'un jaune maladif, tandis que le gauche brille d'un rouge terne. En connaissant ses origines, on pourrait étrangement faire le lien entre cette particularité, et ses origines assez insolites.

Drayai ne passe jamais inaperçu malgré la grande capuche qui camoufle une fois de plus sa tête, laissant dépasser quelques longues mèches sombres et désordonnées. Bien qu'il lui arrive de faire quelques efforts pour tenter de dompter sa crinière, rien n'y fait, celles-ci finissent toujours, tôt ou tard, par se retrouver en plein devant ses yeux, lui bloquant partiellement la vue parfois.

Personnalité du personnage

Caractère :

Gentil, doux, curieux, voilà le genre d'adjectifs que l'on pourrait utiliser pour qualifier ce jeune garçon de prime abord, qui a tout l'air d'être une personne banale, et sans histoire. Comme tous les enfants de son âge, me direz-vous. Mais sous ses aspects enfantins et mignons, se cache quelque chose de bien plus insidieux et malin que l'on pourrait le croire. En réalité, Drayai est un monstre d'intelligence et de stratégie, capable de mettre à mal le plus grand et érudit des mages s'il le voulait. Cette allure quelque peu naïve est d'ailleurs, parfaitement voulue et calculée au millimètre près pour atteindre ses objectifs les plus sombres, de la plus facile des manières :Le mensonge et la manipulation. Ces deux choses ont toujours été sa spécialité, depuis son plus jeune âge, ainsi que sa meilleure capacité pour se tirer d'affaire. Qui irait soupçonner un pauvre petit gamin des crimes qu'il commettait ? Un fou, très certainement. Et le petit a bien assimilé cela pour pouvoir en jouer à sa guise. Dès alors, sa passion pour le meurtre se révèle pleinement dans son esprit malade. Il n'avait plus besoin de la refréner, et se donnait à cœur joie pour pouvoir réaliser ses idéaux les plus morbides. Un enfant effectivement curieux, trop curieux même, au point d'aller chercher ses réponses lui-même, au sein des entrailles de ses victimes. Le mot culpabilité n'existe pas pour lui, en dehors des moments où il se sert de cela pour attendrir, ou abuser de quelqu'un. Pourquoi se sentir coupable d'ôter la vie à des êtres qui, malgré tous ses efforts pour leur trouver une quelconque valeur, n'avaient d'autre utilité que de servir de cobayes pour ses expériences ?

 

Bien entendu, pour arriver à ses fins, il usera de tout son éventail de tendresse et de rires idiots, car il sait que bien peu de personnes résistent à un comportement aussi angélique que le sien. Drayai sait se montrer câlin, même si rares sont les personnes qu'il apprécie vraiment. Ou du moins... Rares sont celles qu'il apprécie vivantes. Ses capacités à aimer restent, sans aucun doute, assez incertaines pour ce petit assassin, bien que, comme il aime souvent se le répéter, il 'a juste un cœur de glace'.
Pour lui, tout individu cherchant à l'approcher, ne recherche que la mort, que le garçon se fera un plaisir de lui offrir dans les règles de l'art. Après s'être délecté de leurs cris d'agonie, évidemment. Même s'il trouvait que ces idiots étaient trop simples à tuer, trop simples à trahir, cela ne le gênait, finalement, pas tant que cela. Son jeu préféré n'avait pas besoin d'être si compliqué, même pour un génie.

Ce qu'il ne s'est jamais expliqué, cependant, était aussi une de ses plus grandes hontes. Ce petit garçon, si cruel et froid en son sein, recherchait aussi un peu de chaleur, de tendresse à certains moments... Lui qui se plaisait à être solitaire et s'en vantait, il ne pourrait jamais vraiment être fier de parfois, penser que des bras seraient plus confortables qu'un coussin et une couette. Finalement, sous une carapace monstrueuse, se cache, peut-être, quelqu'un de seul, terriblement seul, qui n'a jamais été aimé véritablement, en fin de compte. Tuer n'a jamais ramené qui que ce soit, et... La fierté et la gloire ne suffisent pas à combler un manque d'affection, hélas.
 

Au fond, le petit voudrait avoir un ami, un vrai ami, avec qui il pourrait passer du bon temps, à sa manière. Un compagnon d'aventure, qui pourrait comprendre sa passion pour le sang, et lui raconter de belles histoires pour s'endormir, pourquoi pas... Autre que ceux qu'il surnommait affectueusement ses amis, en tout cas.

En effet, Drayai n'était pas seul, il n'était jamais vraiment seul. S'il y avait bien une chose dont il se souvenait en permanence, c'était bien de leurs voix. Les voix qu'il entendait constamment, et qui le guidaient à travers l'adversité. Des voix qu'il était le seul à discerner, le seul à comprendre et à interpréter, disait-il. Qui étaient-ils ? Eh bien, nul autre que ses anciens camarades de jeu. Ces enfants, ou mêmes adultes, qui avaient rendu l'âme sous les coups acharnés de son poignard, jadis. Jamais ils ne l'avaient quitté, jamais ils ne le quitteraient. Ce qu'on pourrait qualifier de début de schizophrénie, lui, l'appelait simplement vision. Le garçon est persuadé que l'unique raison pour laquelle les autres sont incapables de les entendre, est bien qu'ils sont trop stupides et aveugles pour s'en rendre compte. Une façon particulière de voir les choses, mêlant orgueil et naïveté.

 

Points forts :

Comme dit précédemment, ses capacités d'analyses sont bien plus développées que la moyenne. C'est tout autant une qualité qu'un désagrément, car cela peut se révéler extrêmement utile pour déceler un traître ou un danger approchant, auquel il aurait été probablement le seul à prêter attention. Difficile, voire impossible de le prendre en embuscade sans qu'il ne s'y attende, et n’échafaude un de ses plans farfelus pour s'en tirer sain et sauf. Drayai ignore s'il s'agit d'un défaut ou d'une qualité, mais il se considère plutôt drôle par sa capacité à relativiser dans n'importe quelle situation, aussi grave soit-elle. C'est le genre d'enfant à pouvoir éclater de rire devant le cadavre d'un de ses compagnons, sans la moindre pression ou gêne. À vrai dire, il est plutôt difficile de lui faire perdre sa bonne humeur et son arrogance, peu importe vos agissements. Il en rira presque toujours, vous trouvant ridicule au possible. Et, dans les rares, très rares cas où il en viendrait à s'attacher, ce sera un compagnon sans faille, prêt à vous entraîner dans ses jeux saugrenus tout comme dans ses expériences, pour son plus grand amusement. Éviter de la lui mettre à l'envers est plutôt un conseil pour rester en vie, car ces petits bras auraient tôt fait de se porter autour de votre gorge s'il vous prenait l'envie de lui faire un quelconque mal.

 

Points faibles :

Un défaut qu'il considère lié à son intellect, est son anxiété quasi constante, que ce soit en situation de stress ou non. En fait, il est stressé en permanence, peu importe ce qu'il peut se passer autour de lui. Fête, combat, moment tranquille dans sa chambre, cela ne change rien, il ne peut s'empêcher de tout analyser, parfois même plusieurs fois de suite, au cas où quelqu'un ou quelque chose tente de lui causer du tort. Lui-même ne sait pas pourquoi il est aussi effrayé, et s'en maudit souvent, car ce détail l'empêche souvent de rejoindre Morphée, la nuit, bien qu'un peu de compagnie et des paroles rassurantes suffisent généralement à le calmer. Une autre chose, est aussi le fait qu'il soit totalement incapable de se battre en combat régulier, ou de tenir tête à un adversaire qui l'attaquerait directement. Drayai est obligé de faire appel à sa force mentale pour combler son absence de capacités physiques, bien qu'il fasse de son mieux pour combler ce détail par ses entraînements réguliers à l'arme blanche. Un progrès lent, mais qui se fait, petit à petit, ressentir sur ses performances. Il n'a, de toute manière, jamais eu besoin de se battre vraiment encore, et considère cela comme assez futile, les batailles intellectuelles surpassant toutes les autres en intérêt à ses yeux.

Le garçon peut aussi se retrouver distrait par tout et n'importe quoi lors de situations qu'il juge dénuées d'intérêt ou inutiles, et c'est bien des longs discours sans queue ni tête que je veux parler. Enfin, c'est commun à beaucoup d'enfants me direz-vous, et c'est vrai. Il n'est pas aussi différent qu'il veut le faire croire, pas sur tous les points en tout cas.

Histoire du personnage

On pourrait croire à une vie des plus banales en voyant ce gamin débarquer, l'air nonchalant et main dans les poches, à l'entrée de la guilde, mais la vérité est bien ailleurs. Né accidentellement dans la cité de Prölayaah, d'une mère Teihner du nom de Shani, qui ne savait même pas qu'elle portait un enfant avant.
Ayant eu une aventure, il y a bien longtemps, avec un Raktabïjan nomade, sa grossesse s'était révélée si discrète, si asymptomatique, qu'elle ne fut découverte qu'au moment de l'accouchement, qui se passa à merveille. Un enfant qui n'eut même pas besoin d'aide extérieure pour naître, ce qui arrangea finalement Shani. La jeune femme n'avait, en effet, pas pu prévenir une quelconque personne de ce qui allait se passer, ne s'y attendant pas-elle même. La naissance de l'enfant ne fut, comme on pourrait s'y attendre, pas accueillie dans la joie par sa génitrice, qui n'avait alors que 17 petits printemps, bien que le petit garçon avait un physique des plus admirables. Deux choses sautèrent aux yeux, cependant. Sa taille anormalement petite par rapport aux autres enfants qu'elle avait pu apercevoir avant, ainsi que trois marques de naissances rouge vif au niveau de son torse, décrivant une griffure, que la Teihner prit au début pour de simples blessures.
Mais... Plus son regard restait fixé sur ces tâches, plus ses souvenirs devenaient clairs, limpides comme du cristal. L'homme avec qui elle avait passé cette nuit, il y a neuf mois de cela, portait exactement les mêmes, au même endroit. Elle comprit immédiatement ce dont il retournait, et sut, à ce moment, qu'elle n'avait plus le choix. Élever le petit s'avérait être une évidence, bien que l'idée lui déplaisait fortement. Mais... Un maître du feu croisé avec un de ces tueurs sanguinaires, cela avait de quoi faire froid dans le dos si l'on imaginait un de ces êtres lâchés dans la nature, même aussi jeunes. C'est donc ce qu'elle se décida à faire à partir de ce jour, sans grand enthousiasme cela dit. Jamais elle ne saura à quel point elle avait raison de le craindre…
L'hybride grandit sans entrave pendant la plus grande partie de son enfance. Il était même particulièrement doux et inoffensif, beaucoup plus curieux à propos de tout ce qu'il pouvait découvrir dans la grande ville du peuple du feu. De constitution extrêmement fragile même pour quelqu'un de son âge, une grande partie de son temps était consacrée à soigner les centaines de blessures et contusions qu'il se faisait par des moyens tous les plus abracadabrants les uns que les autres. Un concentré inouï de fragilité physique et de malchance, pensait-on. Sa mère en vint même à se demander si une malédiction ne planait pas sur Drayai, à l'en voir, chaque jour, rentrer avec un nouveau bleu, une nouvelle entaille, que ce soit au niveau de son visage ou de ses genoux. Et d'ailleurs, qui prenaient un temps fou à cicatriser malgré des soins intensifs. En réalité, les nombreux guérisseurs que visita Shani pour tenter de remédier à ce problème n'eurent jamais raison de sa faiblesse. Les dizaines de potions qu'elle lui appliquait quotidiennement sur la peau ne faisaient, au mieux, qu'empêcher l'infection pendant son long, très long temps de convalescence. Ce qui étonnait le plus sa génitrice, à vrai dire, n'était pas cette incroyable capacité à se faire mal de n'importe quelle façon, ou n'importe comment mais... Plutôt le fait que... Le petit s'en fichait complètement !Pire encore, il semblait apprécier la brûlure tiraillante que lui procuraient ses blessures. Même le jour où il s'ouvrit malencontreusement le genou en tombant du haut d'une palissade, il ne comprit pas pourquoi les autres enfants le regardaient avec effroi lorsqu'il se releva, tout souriant, pour retourner jouer. Il ne voyait, en fait, aucun inconvénient à ce qu'il venait de lui arriver, et n'en était pas le moins du monde dérangé, au contraire. C'était même plutôt agréable, bien qu'il se décida, finalement, à baisser la tête pour y jeter un œil à sa plaie .Pendant de longues minutes, il la fixa avec un air ahuri, sans savoir quoi faire. Sa mère le bandait toujours, quand il se blessait...
Et en effet, son corps était dores et déjà presque complètement couvert de bandages en tissu, protégeant et camouflant sa peau fragile, déjà si profondément marquée par une vie des plus tranquilles. C'est donc ce qu'il s'empressa de faire, déchirant un morceau de sa tunique pour s'en faire un garrot. Ses mains étaient déjà couvertes de cette étrange chose rouge qui terrifiait tant ses camarades de jeu. Pourtant, cela ne faisait pas peur, pas du tout même. C'était... Beau, incroyablement beau pour le Raktabïjan, qui ne put en détacher les yeux. Le saignement était stoppé, et pourtant... Le garçon ne put s'en empêcher. Portant une de ses paumes rougies à sa bouche, il goûta le sang avec, au début, un peu d'appréhension mêlée à sa curiosité maladive. D'abord du bout de la langue, la sensation était particulière. Salée, très salée même, avec un arrière-goût métallique assez étrange... Pas mauvais, pas du tout même pour lui, qui en tomba comme amoureux dès le premier contact réel. Cependant, il arrêta bien vite son petit jeu, face à ce qu'il prit pour des rires moqueurs de la part d'un gamin en particulier. Plus petit que lui, sa corpulence dépassait largement la sienne. On pourrait même le qualifier d'adipeux, surtout comparé à notre protagoniste qui, lui, pourrait être un exemple parfait incarner la maigreur. Comprenant immédiatement que ce qu'il faisait n'était pas à montrer en public, il se mit également à ricaner, retournant ensuite aux côtés des autres. Mais, au fond de lui, il savait qu'il n'allait pas en rester là.
 
Ce qu'il avait testé l'obsédait de plus belle, et Drayai ne pouvait s'empêcher d'y penser malgré tous ses efforts, sans comprendre pourquoi, lui, était le seul à qui cela ne faisait rien de mal. Tout comme sa mère ne comprit pas, lors du dîner, la raison de son silence prolongé, lui qui était d'ordinaire si bavard et joyeux. Ce soir là, c'est donc sans demander son reste qu'il alla au lit, la jeune femme cessant, en fin de compte, d'insister pour qu'il lui explique ce qui le mettait dans un état pareil. Peut-être avait-elle fini par se dire que cette blessure avait fini par lui enseigner la prudence, et que cela lui avait probablement fait peur, pour une fois. Avec espoir, elle en vint à penser que son étrange fétiche pour la douleur avait disparu, à force de patience. Il n'en savait rien, et s'en fichait complètement, mais... Alors qu'il fermait les yeux, un grand sourire étira ses lèvres couvertes de cicatrices. Demain, il allait essayer un nouveau jeu, de son invention. Quelque chose que jamais quelqu'un de son âge n'aurait dû venir à penser. Ah, qu'est-ce qu'il ne ferait pas par amour du jeu. Seulement dix petits étés, et déjà la mentalité spécifique de son peuple.
Jamais sa mère n'aurait dû le laisser sortir en ce jour là. Jamais elle n'aurait dû s'absenter quelques minutes de la cuisine, juste le temps qu'il lui fallait pour s'y glisser et dérober un petit couteau qu'il camoufla dans une de ses nombreuses poches. Jamais il n'aurait dû réussir à garder son calme pour ne pas se trahir, et pourtant. Tout se passa à la perfection en cette matinée, des plus tranquilles en apparence. Et elle l'était, du moins au début. Personne, vraiment personne, n'aurait pu s'attendre à ce qui allait se passer, après tout. C'est donc aussi joyeusement que d'habitude que le jeune garçon s'en alla de la maison, arme sur lui, après avoir bien évidemment pris la peine d'enlacer sa mère, comme le ferait le plus aimant des enfants. Mais... Derrière ce visage calme et paisible qui le caractérisait si bien, se cachait, en ces temps, une impatience et une excitation monstrueuses. Il en courut presque, sur le chemin pour rejoindre le petit quartier délabré où il avait l'habitude de retrouver ses compagnons de jeu. Étonnamment, un seul s'y trouvait aujourd'hui. Le petit grassouillet de la veille, qui haussa un sourcil en le voyant. Il n'avait pas oublié ce qu'il s'était passé la veille non plus, mais évidemment, n'en fit pas une histoire pour autant. Les enfants passent si vite à autre chose lorsqu'il s'agit d'un ami. Drayai devait certainement être particulier, enfin... Sans en donner l'impression ceci dit, sa proposition d'aller visiter la maison en ruines se faisant des plus innocentes. Étape une : L'entraîner à l'écart, fait ! Entrant dans la bâtisse à moitié effondrée, rongée par les âges et le manque d'entretien, les deux riaient de bon cœur, s'amusant à se faire mutuellement peur par de multiples cris et mimiques des plus tordues. Les nombreux recoins sombres de l'endroit avaient beau terrifier quelque peu Drayai, il ne recula pas pour autant. C'était l'occasion rêvée pour montrer son nouveau pouvoir à son ami ! Car oui, le jeune hybride avait acquis, depuis encore assez peu, ses capacités flamboyantes, il y a seulement quelques mois de cela. Il ne les contrôlait pas encore bien, et n'avait jamais eu l'occasion de s'en servir en situation réelle, mais parvint, après plusieurs essais infructueux, à donner vie à une étincelle suffisante pour éloigner sa peur.
Les enfants s'enfonçaient de plus en plus loin dans les couloirs du bâtiment, qui se révéla, en fait, être bien plus grand qu'ils ne s'y attendaient, et disposait même d'un sous-sol en bon état. Sous-sol dans lequel il finit, à force de provocation et de persuasion, à faire entrer le gamin. Ce dernier hésitait tout d'abord, mais face au railleries de Drayai, il céda. Il n'était pas une mauviette, non, et il allait lui montrer d'abord, qui était la mauviette ici !
Étape deux : L'empêcher de fuir, fait ! En effet, seulement après qu'il eut fini de descendre les escaliers en colimaçon menant aux profondeurs de la cave, le claquement brutal d'une porte que l'on refermait se fit entendre, ce qui lui arracha un hurlement de panique. L'enfant venait de comprendre ce qu'il allait se passer, mais il était déjà trop tard. Le petit psychopathe encapuchonné lui barrait la route, couteau en main, qu'il s'empressa de pointer sur sa gorge pour l'éloigner de la sortie. Son bras armé s'agitait nerveusement devant le visage de sa victime pour la faire, petit à petit, redescendre jusqu'en bas, avant de l'obliger à s'allonger au sol.
 
-Étape trois : Jouer... , murmura-t-il à haute voix, sachant qu'il était libre d'agir désormais.
 
Et même sans entrer dans les détails morbides de tout ce qu'il put faire subir à sa pauvre victime, on pouvait le dire, il s'était bien amusé, peut-être même trop. À en voir le tas de chair sanguinolente qui se tenait à l'endroit où se trouvait, il y a encore quelques heures, le corps du garçon, oui, il y avait certainement été un peu trop fort. Pourtant... Il ne voulait pas le tuer, il n'avait pas essayé de le tuer, pas du tout... C'est juste que... La vue de tout ce liquide rouge, tâchant vêtements, sol, et même murs, le faisait jubiler. Le tueur était comme en extase devant ce cadavre déchiqueté, dont les membres avaient été éparpillés et soigneusement vidés de leur sang, au sol, un peu comme les organes. Drayai ne savait quoi penser, était-ce mal, ce qu'il venait de faire ? Après tout... Son ami n'avait probablement pas voulu jouer à ce jeu-là... Un peu perdu, il s'arrêta quelques instants, lâchant le morceau de torse qu'il malaxait entre ses doigts, pour reculer de quelques pas.
C'était une drôle de sensation que d'avoir pris la vie d'une personne, mais pas forcément des plus déplaisantes. En réalité, il avait beaucoup plus peur des conséquences qui allaient en découler, au point qu'il n'en oublie une chose. Et cette simple pensée suffit à le faire sourire. C'est vrai qu'il contrôlait le feu, mal, certes, mais suffisamment pour faire disparaître ce qu'il venait de faire. Cependant, une hésitation demeurait présente, ainsi qu'une pensée. Toute cette chair... Ce serait dommage de gaspiller, non ? Et puis, maintenant qu'il était mort... Autant tester des choses ! On pouvait faire énormément de choses avec des morceaux de cadavre, encore plus quand on possédait des pouvoirs imparfaits. Un petit gloussement s'échappa de la gorge du garçon tandis qu'il alla chercher quelques membres, ainsi que ce qu'il restait du torse. Il les rassembla grossièrement pour tenter de lui redonner forme humaine, et s'adonner finalement à la dernière partie de son jeu : Étape quatre : Feu. Et c'est ce qu'il fit, non sans avoir tenté, à plusieurs reprises, de voir ce qu'il pouvait encore tirer de son jeu. Rien de bien impressionnant encore, comme attendu. C'était bien trop tôt pour espérer des résultats concluants en ce qui concernait sa maîtrise, mais... Il y eut bien quelque chose, quelque chose qui le surprit, au delà de l'imaginable. Sous sa main, l'hémoglobine semblait... Se coaguler, danser presque, au rythme de ses mouvements de doigt. Cela l'amusait, bien qu'il ne comprenait pas... Jamais il n'avait vu sa mère faire ce genre de magie... Et personne d'autre, autour de lui, en fait. Était-il le seul à en être capable ?
 
'-Oui, et ça non plus, tu dois pas le dire.'
 
Une voix familière le tira de sa réflexion, et le fit presque sauter au plafond. Impossible... Totalement impossible... Drayai fixait le cadavre devant lui, le souffle coupé par la stupéfaction. Ça voudrait dire qu'il était encore en vie, en fin de compte ?
 
'-Non, tu m'as tué, Dray...' , reprit la voix, répondant de ce fait à son interrogation mentale
 
Il regarda aux alentours, comprenant qu'elle ne provenait pas vraiment de son ami assassiné. En fait, elle semblait provenir de partout à la fois. L'hybride tourna la tête de tous les côtés, cherchant tout de même un quelconque signe de vie à travers l'obscurité de la cave, sans succès.
 
'-Mais c'était marrant, tu sais ?' , gloussa l'enfant invisible, ce qui eut le mérite de débloquer un peu le petit psychopathe, qui déglutit.
 
-Ah...Ah oui ? , Drayai demanda sans trop d'assurance, son sourire commençant, petit à petit, à revenir.
 
-Ouais, c'était génial ! Mais en partant, oublie pas... Oublie pas l'étape quatre, Dray'.
 
Il n'y eut pas besoin de le dire
 deux fois, que les flammes dévoraient déjà les restes du cadavre lacéré, sous le regard satisfait du garçon à l'origine de tout cela. Cependant, même alors qu'il rentrait tranquillement chez lui, essuyant son couteau sur ses vêtements, la voix ne cessa pas de parler. En réalité, depuis ce jour, il n'a jamais cessé de les entendre. Ces êtres immatériels à qui lui seul pouvait adresser la parole. Sa mère, lorsqu'il le vit arriver finalement, aussi ensanglanté qu'à l'habituelle, poussa un grand soupire avant de venir lui préparer des vêtements propres, ainsi que de nouvelles bandes de tissu. La pauvre commençait à avoir l'habitude, et ne se doutait pas une seule seconde de ce qu'il venait de se passer. L'enfant, pour expliquer ses quelques blessures, inventa simplement une histoire de chute dans les ronces entourant la ville. Une histoire que la jeune femme crut de bon cœur, malgré ses remontrances habituelles. Ce soir-là, il dormit comme un bébé, sous la douceur de son 'ami', lui souhaitant la bonne nuit.
 
Une bien drôle de journée pour le Raktabïjan, dont il se souviendra certainement toute sa vie. Lui, et les dizaines de victimes qui subirent le même sort, peu de temps après. Toujours avec le même mode opératoire en quatre étapes, se finissant par un incendie total du cadavre, quand ce n'était pas sa cachette toute entière qu'il brûlait. Et plus il tuait, plus ses connaissances s'affinaient, se précisaient. Chaque cri de souffrance qu'il extirpait de la part de ses victimes, était un nouveau palier de maîtrise qu'il franchissait. Apprendre en s'amusant, n'était-ce pas la meilleure des choses au monde ? Drayai était parfaitement satisfait du train que prenait sa vie, malgré les rumeurs de tueur en série qui commençaient à fuser, de bouche à oreille, dans la grande ville de Prölayaah. Évidemment, il n'y eut aucun soupçon à son égard, malgré le climat de tension qui s'installait, petit à petit. Plus les histoires d'enlèvement allaient bon train, plus il avait de difficultés à sortir seul, sa mère s'inquiétait de plus en plus pour sa sécurité. Mais il réussissait toujours, par diverses façons, à la rassurer. Après tout, il savait parfaitement qu'il ne craignait rien, le 'monsieur kidnappeur d'enfants' ne le trouverait pas. C'est quelque chose qu'il était obligé de régulièrement répéter à Shani, qui peinait à le croire toutefois.
Au point que, seulement quelques années après, l'annonce du déménagement ne tomba pas sans attentes de la part de Drayai. Beaucoup de parents Teihners avaient perdu leurs enfants, d'autres ayant quitté la ville pour tenter de protéger leur progéniture du monstre qui sévissait. Car oui, il était évident que ceux qui disparaissaient, ne revenaient jamais. On ne retrouvait que quelques maigres traces, principalement des os, et jamais l'arme du crime, ni le coupable. Il ne protesta pas cette fois, même alors que le trajet s'éternisait. De ce qu'il a pu entendre sur la route, ils allaient loin, très loin, au point de devoir traverser la mer. En effet, le bateau dans lequel ils embarquèrent faisait route vers Solaris. Un nombre incalculable de personnes s'y trouvaient, de toutes espèces, pour le plus grand plaisir du garçon, qui eut tout son temps pour observer. Hybrides, Teihners, Raktabïjans, Taap'Faurh défilaient ainsi sous ses yeux ébahis lorsqu'ils finirent, enfin, par arriver.

Quitter son ancien foyer avait beau être assez déconcertant, il ne fallut que peu de temps à l'enfant pour se faire à l'agitation de leur ville d'accueil. Mais, comme vous vous en doutez, il ne cessa jamais de perpétrer ses crimes, bien qu'ici, il savait qu'il devait être plus prudent. La garde était bien plus rigoureuse que de là où ils venaient. C'est pourquoi il redoubla d'adresse pour ne pas se faire prendre, avec un succès que vous imaginez. En même temps qu'il tuait, une bonne partie de son temps était consacrée à l'exploration des alentours, qui étaient bien différents de l'environnement aride auquel il avait été habitué. Cela lui plaisait bien, toutefois, la lumière ne l'ayant jamais vraiment dérangé. Tout un nouveau monde, une nouvelle s'offrait à lui, pourquoi ne pas en profiter ? Après tout, il le savait, personne ne le surpassait, et personne ne le surpasserait jamais en ruse…

Informations complémentaires

Pouvoirs :

Un contrôle parfait des flammes est bien la marque des Teihners, bien que ce soit assez particulier dans le cas de Drayai. En effet, en tant qu'hybride Raktabïjan, ses capacités sont étendues bien au-delà de la simple combustion. Comme beaucoup de membres de ce peuple sanguinaire, il a la possibilité de gratifier ses armes d'une capacité de saignement permanent, qui ne peut être soignée que magiquement. Même la plus petite entaille peut ainsi être fatale si la victime ne rencontre pas un guérisseur, et vite. Certes, la personne touchée ne décédera pas des suites de ses coups en l'espace d'une journée, mais ses chances d'en réchapper sont minimes. Non content d'user de ce pouvoir comme d'un jouet, sa manie pyromane le poussera bien souvent à insuffler une petite étincelle dans le sang même de son adversaire pour le brûler de l'intérieur. Un feu capable de parcourir les veines de ses ennemis, voilà la spécialité du petit tueur qu'est Drayai. Bien que plus coûteux en énergie que n'importe lequel de ses pouvoirs, c'est également le plus dévastateur de tous. Carboniser et consumer les chairs en partant d'un simple coup de couteau, c'est ce qu'il sait le mieux faire.

 

Équipement :

Drayai, comme à son habitude, ne porte pas grand-chose sur lui par souci de confort. Une bourse contenant les quelques pièces qu'il a réussi à dérober à ses victimes après ses 'expériences', ainsi que son arme fétiche : Son coutelas, toujours soigneusement caché dans sa poche. Cette drôle de lame au manche en bois, ridiculement petite en apparence, mais mortellement efficace de part son enchantement. Qu'il ne sache pas se battre, c'est un point, mais qui refuserait un couteau capable de causer une hémorragie, très difficilement stoppable sans l'aide d'un mage guérisseur ?

De part son allure simpliste et vieillie : Lame fendue et tâchée de rouge à plusieurs endroits, difficile de se douter de sa réelle nature. Un simple coup de celui-ci, et votre sang coulera indéfiniment. La guérison naturelle est quasiment impossible lorsqu'on est touché, et plus la blessure est importante, plus elle a de chances de laisser une large cicatrice, marque indélébile du passage du Raktabïjan, peu importe les moyens déployés pour soigner la plaie.

Mise à jour : 2 août 2021 18:54 Auteur : Thanatos